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Prêt étudiant : une « bonne » dette ?

Cet été, des milliers de jeunes Canadiens recevront leur diplôme... et la petite note qui l'accompagne : un prêt étudiant à rembourser. Pas de panique ! Bien géré, cet endettement est en fait un solide investissement.

Une visite sur le site web de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants http://www.cfs-fcee.ca donne un aperçu de l'endettement étudiant au pays. Son « horloge de la dette » montre la croissance de la dette étudiante en temps réel. Au moment où ces lignes sont écrites, on approchait les 14 milliards $ au niveau fédéral seulement.

De prime abord, le portrait semble inquiétant ! Mais, en fait, si on l'inscrit dans une bonne stratégie de gestion du passif, un prêt étudiant peut prendre tout son sens.

Pas une dette comme les autres 

C'est qu'un prêt étudiant n'est pas un emprunt comme un autre. C'est une dette qu'on a contractée pour obtenir un diplôme qui se traduira éventuellement par des milliers de dollars de revenus additionnels. C'est aussi une dette qui porte un taux d'intérêt bas et qui donne droit à un crédit d'impôt. Comparez avec un prêt contracté pour acheter une automobile ou une télévision : non seulement l'actif sous-jacent perd de sa valeur chaque année, mais les intérêts - plus élevés - ne sont pas déductibles. En ce sens, s'il y a des bonnes et des mauvaises dettes, le prêt étudiant est assurément une « bonne » dette.

Si vous commencez à rembourser votre prêt étudiant, il serait donc approprié de vous donner d'abord un plan pour gérer l'ensemble de votre passif. Un tel plan devrait prévoir le remboursement rapide vos « mauvaises » dettes, comme vos prêts à la consommation, quitte à vous donner plus de temps pour rembourser vos « bonnes » dettes - comme votre prêt étudiant. À la limite, si vous n'avez pas dépensé tout votre prêt étudiant, il pourrait être approprié de l'utiliser pour rembourser une mauvaise dette, plutôt que de diminuer immédiatement votre dette d'études : rien ne sert de se hâter pour « clairer » ces dernières... si c'est pour prendre plus de temps à payer votre voiture !

Néanmoins une dette

Reste évidemment qu'une dette demeure une dette. Si vous avez une stratégie en place, que vous priorisez déjà vos « mauvaises » dettes et souhaitez néanmoins que vos prêts étudiants deviennent rapidement chose du passé, envisagez les tactiques suivantes :

À la fin de leurs études, les diplômés bénéficient d'un délai de six mois pendant lequel ils n'ont rien à rembourser (bien qu'on leur facture quand même les intérêts). Profitez de ce répit pour rembourser le principal au maximum.
Le gouvernement calcule les mensualités sur la base d'une période prédéterminée. Si vous avez des entrées d'argent supplémentaires, utilisez-les pour augmenter vos mensualités ou pour rembourser une partie du principal.

À l'inverse, si l'ensemble de vos emprunts, y compris votre prêt étudiant, vous serre à la gorge, sachez qu'il est possible de prolonger le terme de votre prêt (de 10 ans jusqu'à 15 ans), ce qui réduit les mensualités. En outre, le gouvernement permet à chaque diplômé d'être temporairement dispensé du paiement des intérêts s'il est sans emploi ou coincé dans un poste mal rémunéré. 

En somme, il s'agit d'éviter qu'une dette contractée pour des études devienne une épreuve. Ne perdons pas de vue que les diplômés ont historiquement mieux réussi sur le marché du travail que ceux qui n'avaient poussé leurs études. Un diplôme coûte de l'argent - mais il a vraiment de la valeur !