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Un tuteur privé pour votre enfant ?

De plus en plus de parents se tournent vers cette solution. Mais ce n’est pas gratuit…

Selon le Conseil canadien sur l'apprentissage, un parent sur trois, au Canada, paie désormais jusqu’à 70 $ l’heure pour offrir un tuteur privé à son enfant. Jusqu’à tout récemment, aider son enfant à faire ses devoirs était considéré comme une responsabilité strictement parentale. Mais aujourd’hui, avec la vie professionnelle de plus en plus accaparante que vivent les adultes, c’est devenu… un poste à ajouter au budget familial.

Plus de devoirs qu’avant ?

En fait, outre les occupations de parents, il semble bien qu’on en exige beaucoup plus qu’auparavant des enfants. Selon un sondage effectué l’année dernière en Ontario, pas moins de 75 % des parents estiment que leurs enfants ont sensiblement, voire beaucoup plus de devoirs qu’ils n’en avaient eux-mêmes lorsqu’ils avaient le même âge.

Alors si vous vous sentez un peu dépassés lorsque fiston déballe son sac d’école devant vous, rassurez-vous : vous n’êtes pas les seuls. Et comme plusieurs, peut-être vous résignerez-vous à recourir à de l’aide extérieure.

Un marché en pleine croissance

Pas surprenant, donc, que le marché du tutorat soit en pleine croissance au Canada. Le nombre d’entreprises offrant ce service serait en hausse de 200 à 500 % par rapport aux années 1990 – ce qui est plus que la croissance de la population étudiante elle-même !

Et dans plusieurs cas, on ne parle plus seulement d’un enseignant à la retraite qui vient s’asseoir à la table de cuisine jusqu’à ce que les parents soient de retour : on parle de services complets offerts par des entreprises – parfois des franchises de grandes sociétés internationales – qui offrent le transport par autobus et même un goûter santé.

Il existe aussi d’autres solutions, virtuelles celles-là, qui assurent un service de tutorat par Internet, souvent à partir de lieux aussi étrangers que… Bangalore, en Inde.

Un nouveau poste budgétaire

Reste que, au rythme de 40 $ à 70 $ l’heure – ce qui est la fourchette de coûts moyenne – les services d’un tuteur peuvent vite ajouter plusieurs milliers de dollars au coût d’une année scolaire. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Voici quelques questions utiles à se poser.

  • Comment va votre couple ? Aussi étrange que cela puisse paraître, un des premiers bénéfices recherchés dans le tutorat est d’atténuer la pression dans la vie du couple. Reste à mettre un prix sur votre couple…
  • Comment vont les finances ? Le tutorat peut revenir très cher. Si le prix à payer est de couper dans les vacances ou la semaine de relâche en famille, il vaut peut-être mieux trouver une autre solution.
  • Pouvez-vous envisager ce service à long terme ? Le tutorat n’est plus seulement pour les élèves en difficulté : la majorité des enfants qui y ont recours ont des notes dans les A et les B ! Difficile de s’en passer une fois qu’on a commencé… Pourrez-vous assurer ce service à votre enfant jusqu’à ce qu’il accède au collège ?
  • L’un des deux parents pourra-t-il continuer d’assumer les frais si l’autre disparaît ? Sinon, ce serait une bonne chose de réviser votre stratégie de sécurité financière pour y incorporer cet élément.

Par-dessus tout : magasinez et renseignez-vous. Comme tout autre service, le tutorat représente un marché où se côtoient la qualité et la médiocrité. Exigez des références. Assurez-vous que les services offerts sont en ligne avec le parcours scolaire de votre enfant.

Et lorsque vous aurez trouvé le bon service, n’hésitez pas à l’évaluer périodiquement et à demander des comptes. Après tout, c’est votre argent.

Et, surtout, c’est l’avenir de votre enfant.