Vers une nouvelle vision de la retraite
Le budget déposé jeudi dernier par le ministre fédéral des Finances Jim Flaherty vient changer le visage de la retraite au Canada. Mais on aurait tort de le limiter à ce seul aspect. Brève analyse du point de vue des finances du particulier.
On s’y attendait, et la chose est devenue officielle dans le budget déposé par le ministre Jim Flaherty le 29 mars dernier : à compter de 2023, il faudra avoir 67 ans, et non plus 65, pour avoir droit aux prestations fédérales de retraite. En outre, les Canadiens qui accepteront de rester sur le marché du travail après l’âge officiel de la retraite – pour une période allant jusqu’à cinq ans – auront droit dès juillet 2013 à une bonification de leurs prestations de Sécurité de la vieillesse : pour quelqu’un qui décide de prendre sa retraite à 70 ans, la prestation annuelle passera de 6 481 $ à 8 814 $.
Qu’est-ce que ça change pour moi ?
Si vous êtes né avant avril 1958, sachez que vous ne serez pas touché par l’instauration du nouveau seuil de 67 ans. Pour les personnes nées après, l’âge d’admissibilité augmente graduellement selon l’année de naissance, pour atteindre 67 ans si l’on est né après le 1er février 1962. Par exemple, si vous êtes né en juin 1960, vous aurez droit à votre Sécurité de la vieillesse à l’âge de 66 ans et deux mois. Octobre 1961 ? 66 ans et 10 mois. Et ainsi de suite.
Si vous avez 50 ans et moins aujourd’hui, le report de deux ans signifie aussi que vous devez envisager désormais de nouveaux scénarios : soit rester plus longtemps sur le marché du travail, soit injecter davantage de capital dans votre épargne-retraite, dès maintenant, pour pallier votre manque à gagner de deux ans.
Au-delà de la retraite : les finances de l’État et l’économie
Ce budget qui change notre notion de la retraite contient plusieurs autres mesures qui auront aussi un effet sur nos finances personnelles. Le gouvernement procède en effet à des coupures importantes dans les dépenses de l’État, d’une part, mais propose des mesures de soutien aux entreprises, d’autre part.
Compressions des dépenses
Le ministre Flaherty met en place un important programme de compressions budgétaires de 5,2 milliards $ par année. Il prévoit que ce programme lui permettra de renouer avec un budget à déficit zéro dès 2015-2016, ce qui ferait alors du Canada l’un des deux seuls pays du G7 à présenter un budget équilibré.
Source : ministère des Finances du Canada
Pour les milliers de fonctionnaires fédéraux qui perdront leur emploi, l’effet, évidemment, ne pourrait être plus direct, et on ne peut que sympathiser avec eux et avec leurs familles. Pour le reste de la population canadienne, les contrecoups pourraient être ressentis à travers les services offerts par l’État ou les tarifs exigés pour certains de ces services.
Soutien aux entreprises
Le gouvernement se propose d’encourager la croissance et la création d’emplois par une série de mesures axées sur le financement de l’innovation et de la recherche (plus d’un milliard $), et sur le soutien aux PME. Si vous dirigez une PME, notez que le crédit à l’embauche pour les petites entreprises, qui peut atteindre 1 000 $ par travailleur, est prolongé d’un an. En outre, les augmentations aux cotisations de l’assurance chômage seront plafonnées jusqu’au retour à l’équilibre pour ce régime.
Autres mesures
Adieu, pièce de 1 ¢
Une autre mesure, elle, frappera davantage l’imagination populaire : le gouvernement a décidé de mettre fin à la production des pièces de 1 ¢, qui lui coûtent en fait 1,6 ¢ à produire, dès cette année. Rien ne changera dans les prix ou à l'application des taxes par les commerçants, mais les montants après taxes seront désormais arrondis au multiple de cinq cents le plus proche. Les sommes pour les transactions électroniques n'auront pas à être arrondies.
Moins de chichi aux douanes
Si vous voyagez fréquemment outre-frontières, notez aussi que la valeur des biens que vous pouvez rapporter au pays est portée à 200 $ pour les voyages de 24 à 48 heures, à 800 $ pour les voyages de deux à sept jours, et également à 800 $ pour les voyages de plus de sept jours. Vous êtes amateur de vin ? Désolé, les règles pour l’alcool et le tabac demeurent inchangées
Une limite aux avantages fiscaux de l’assurance vie ?
Enfin, parmi les mesures notables du budget Flaherty, on en retiendra une dernière qui n’a pas été beaucoup discutée publiquement mais qui le sera sans doute dans les prochains mois, parce qu’elle pourrait toucher des milliers de personnes qui utilisent une police d’assurance vie comme véhicule fiscalement avantageux. Le ministre propose en effet d’en réviser les critères d’exonération – une proposition qui pourrait avoir un impact sur plusieurs planifications financières.
En résumé, un budget qui risque de modifier la vision de la retraite de tous les Canadiens… et de changer la situation financière de plusieurs d’entre eux ! Si c’est votre cas, le moment pourrait donc être bien choisi pour faire le point avec votre conseiller en sécurité financière.
Pour plus de détails
Site ministère de Finances du Canada
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