Qu’est-ce qui cloche avec nos retraites ?
Ces dernières semaines, la réforme des régimes de retraite est revenue en force à la une de l’actualité. On rêvait de liberté 55, on commence à se demander si on ne devra pas travailler jusqu’à 67 ans avant de « collecter sa pension ». Mais pourquoi ? Quel est le problème, au juste ?
« En restera-t-il assez pour nous? » C’est la question que plusieurs citoyens canadiens commencent à se poser en regardant leur téléjournal. Les signaux sont en effet troublants : caisses de retraite privées en déficit actuariel depuis plusieurs années, employeurs qui mettent fin à leurs activités en laissant derrière eux un fonds de pension à moitié vide, régimes de retraite publics en plein chambardement… et taux d’épargne individuelle anémique : selon une étude récente de la firme Harris Decima, à peine 32 % des Canadiens auraient cotisé à leur REER pour 2011. Plus frappant encore, alors qu’il leur est permis de cotiser jusqu’à 18 % de leur revenu à un REER, on craint qu’ils n’aient cotisé qu’à hauteur de 2 % en 2011.
D’où la question, toute simple : d’où viendra l’argent qui permettra à la prochaine génération de retraités de vivre sans travailler pendant 25, 30, 35 ans ?
Un système complet, en constant questionnement
Il faut savoir que le système de retraite canadien fait l’objet de remises en question depuis des décennies et, pour tout dire, depuis sa création. Les plus âgés parmi nous se souviennent notamment des années 1970-80, où l’inflation était à ce point élevée que la question n’était pas « restera-t-il assez d’argent ? » mais « que vaudra tout cet argent, de toute façon ? ».
Cette fois-ci, le sentiment de crise imminente vient du fait que toutes les composantes du système semblent soudainement plus fragiles qu’on ne le pensait. Le graphique suivant illustre sommairement le système.
Comment les trois composantes du système peuvent-elles menacer de tomber en panne simultanément ? En raison de deux évolutions :
- l’évolution démographique
- on le sait, on le répète, mais l’espérance de vie est passée de 71 ans à 83 ans, au Canada, entre 1950 et 2008 : c’est 12 années de plus à vivre sur les revenus accumulés durant une vie active qui, elle, ne s’est pas allongée en proportion ;
- autre tendance: avec l’arrivée des baby-boomers à la retraite, le ratio du nombre de bénéficiaires des régimes publics au nombre de travailleurs est appelé à augmenter de beaucoup au cours des prochaines décennies. Moins de travailleurs pour plus de rentiers : une pression de plus pour le RPC et le RRQ, qui sont financés à même les revenus de travail.
- le nouvel environnement des marchés financiers
Les marchés financiers offrent depuis quelques années des perspectives de rendement beaucoup moindres qu’au cours des années 1990 ; plusieurs Bourses ont offert des rendements anémiques dans les derniers 10 ans, et le marché du revenu fixe est caractérisé soit par des taux d’intérêt historiquement bas (de ce côté-ci de l’Atlantique), soit par un niveau de risque inédit (dans plusieurs économies européennes). Résultat : moins de rendement pour faire croître le capital-retraite.
Ajoutons à cela un taux d’épargne-retraite historiquement bas et on ne peut qu’arriver à la même conclusion : il faut faire quelque chose pour les retraites.
Chez nous comme ailleurs
C’est pourquoi on peut s’attendre à ce que le débat sur les retraites reste bien présent dans l’actualité au cours des prochaines années. En fait, ce débat est loin d’être exclusif au Canada : un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) paru en 2011 analyse le défi auquel font face, à cet égard, presque tous les pays développés. On y trouve esquissées les mêmes trois solutions qui semblent prendre forme actuellement au Canada :
- allonger la durée de la vie active ;
- mettre en place de nouveaux régimes encourageant l’épargne volontaire ;
- recentrer certains programmes sur les tranches de population les plus dans le besoin.
Mais une autre tendance sociale pourrait aussi venir alléger la pression : la baisse d’intérêt des citoyens, plus en forme et plus alertes que leurs prédécesseurs au même âge, pour le vieux rêve de la liberté à 55 ans, et même à 60 ans… Pourquoi se retirer, au fond, quand on peut encore être actif et performant ?
Et vous, quand comptez-vous vraiment « arrêter » ? Beau sujet de conversation avec son conseiller en sécurité financière !
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