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Bourse : où en sommes-nous ?

Quel été ! De quoi rappeler celui de 2008, où la Bourse avait entamé une chute qui avait duré jusqu'en mars de l'année suivante. Mais nous n'en sommes pas là.

Le mois d'août a réservé tout un accueil à ceux qui revenaient de vacances : il y avait longtemps qu'on n'avait assisté à une telle chute des marchés sur autant de jours consécutifs. En fait, après avoir dépassé les 14 000 points au printemps, l'indice S&P/TSX de la Bourse canadienne fermait à environ 11 600 points à la fin de la malheureuse semaine du 8 août. Depuis : yoyo. Cependant, si vous croyez que nous sommes en train de « revivre » 2008, détrompez-vous : nous sommes en train d'en vivre la suite.

Mise en perspective

Une chute de 15 % n'est pas anodine et peut être douloureuse pour certaines personnes, en particulier celles qui comptaient prélever des sommes de leur portefeuille pour leur retraite. Rassurons-nous cependant en constatant que nous sommes encore loin de la chute de quelque 50 % d'il y a trois ans. En fait, au moment où nous écrivons ces lignes, l'indice canadien est de retour à son niveau de l'automne 2008... et de l'automne 2006. Bref, si on exclut les dividendes, la Bourse n'a pas vraiment progressé en cinq ans - mais elle n'est pas plus mal en point non plus.

Nul ne peut dire si les pressions à la baisse s'atténueront bientôt. La règle dans de telles circonstances est de ne pas céder à la panique, de ne pas vendre des actifs dépréciés et de garder le cap sur sa stratégie. Cependant, la tolérance à la volatilité est propre à chaque personne et elle dépend de plusieurs facteurs, notamment de l'horizon de placement en jeu. Si vous croyez avoir atteint votre propre seuil de tolérance, rencontrez votre conseiller en sécurité financière et assurez-vous que votre profil d'investisseur est toujours conforme à votre situation.

Inquiétudes persistantes

Il est possible que la crise de 2008 soit avec nous pour quelque temps encore. Les craintes d'alors, en effet, semblent s'être transformées sans pour autant se dissiper entièrement :

la dette
Alors qu'en 2008, c'est l'endettement des ménages américains et ses répercussions sur les institutions financières qui étaient à l'avant-plan, c'est aujourd'hui la dette des États qui inquiète : celle de certains pays européens, mais aussi celle des États-Unis, récemment décotée par Standard and Poor's. Maintenant qu'on a sauvé les banques, il semble bien qu'il reste encore à sauver les États.

la solidité du système financier mondial
En fait, plusieurs se demandent si les banques elles-mêmes, en particulier les européennes, sont complètement tirées d'affaire. Les banques européennes hésitent désormais à se prêter entre elles (exactement comme en 2008) et les fonds monétaires diminuent leur exposition à leurs titres de dette. En 2008, il a fallu près d'un an pour régulariser ce type de situation.

une possible retombée en récession
L'économie américaine, qui demeure le moteur de l'économie mondiale, reprend vie mais toussote, et la reprise n'est pas encore confirmée. Les craintes d'une rechute demeurent chez certains observateurs.

Des éléments rassurants

Pourtant, il faut bien constater que les choses se sont améliorées en trois ans : la situation américaine est incomparablement plus stable, les titres obligataires de plusieurs États demeurent extrêmement solides, les profits des entreprises sont au rendez-vous et les valorisations boursières sont raisonnables. Il est probable que lorsque les marchés remettront ces éléments dans la balance, on y reverra plus de stabilité.

En attendant, nous pouvons nous réjouir de ce que le Canada demeure exemplaire pour la gestion de sa dette et que notre économie, dans l'ensemble, s'en tire relativement bien. Attention, cependant : il ne faut pas oublier que la Bourse canadienne est très concentrée dans un petit nombre de secteurs, notamment les sociétés financières et l'énergie. Si l'on souhaite diversifier davantage son portefeuille en y ajoutant la technologie, la santé ou des secteurs « défensifs » (en cas de récession) comme la consommation de base, il faut regarder du côté de l'étranger. Il est vrai que les fonds étrangers ont été éclipsés par les canadiens ces 10 dernières années, mais il ne faut pas oublier que si la crise est mondiale... les opportunités le sont aussi.

En parler

Dans un contexte comme celui qui prévaut, l'important est de mettre les choses en perspective et de revenir aux principes de base du placement. C'est pourquoi il ne faut pas hésiter à communiquer avec son conseiller en sécurité financière pour faire le point !