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Peut-on se tromper avec un REER ?

Le REER est un outil fantastique pour bâtir son épargne-retraite. Mais…

La grande majorité des gens concentrent leur avoir dans trois principaux actifs : leur maison, leur « fonds de pension » (pour ceux qui en ont un) et leur REER. C’est dire à quel point le REER est important pour notre sécurité financière et à quel point une erreur dans sa gestion peut avoir des conséquences. Voici une liste des principaux « drapeaux rouges » auxquels il faut porter attention.

1.     « Acheter des REER »
Beaucoup de personnes croient diversifier leurs placements en « achetant des REER » dans plusieurs institutions financières. Le résultat est souvent l’inverse : ils se retrouvent avec des fonds de placement différents mais qui sont fortement corrélés. En outre, suivre ses placements sur différents états de compte avec différentes échéances est inutilement compliqué. Il est plus facile d’avoir une stratégie diversifiée si tous vos placements sont dans le même REER.

2.     Attendre
Le REER permet d’obtenir un rendement composé pendant de nombreuses années : vous faites de l’argent sur l’argent que vous faites. Mais plus vous attendez, plus vous retardez cette dynamique. La règle est donc simple : cotisez à votre REER très tôt dans votre vie et cotisez très tôt dans l’année (ou tout au long de l’année).

3.     Ne pas cotiser assez
Cotiser à son REER seulement pour ne pas avoir d’impôt à payer en avril est une grave erreur. Il faut savoir de combien d’argent on aura besoin à la retraite et cotiser dès maintenant en conséquence.

4.     Cotiser trop
Les cotisations REER qui dépassent votre marge de cotisation entraînent des pénalités et des intérêts. En outre, il ne faut pas oublier que le REER n’est qu’un volet de votre sécurité financière. Il faut aussi vous assurer de constituer votre fonds d’urgence et de couvrir vos risques avec des bonnes assurances.

5.     Mal répartir son actif
Si la taille de votre portefeuille vous permet d’avoir des placements à l’intérieur et à l’extérieur du REER, il est généralement avantageux de détenir les titres à revenu fixe (comme les fonds d’obligations) à l’intérieur et les titres de participation (comme les fonds d’actions) à l’extérieur. Les premiers, en effet, sont pleinement imposables s’ils ne sont pas dans un REER, alors que les seconds ne le sont qu’en partie.

6.     Encaisser son REER pour du court terme
Si vous retirez des sommes de votre REER, celles-ci s’ajouteront à votre revenu imposable et, en plus, seront imposées à la source. Supposons que pour effectuer ce retrait, vous devez vendre un placement de 20 000 $ sur lequel vous accusez momentanément une perte de 4 000 $ (perte non déductible !) ; vous retirez donc 16 000 $, sur lesquels une retenue de 30 % est immédiatement appliquée. Vous avez gaspillé un placement de 20 000 $ pour vous retrouver avec à peine 11 000 $, sans compter l’impôt qu’il vous restera à payer en avril.

7.     Réclamer sa déduction dans la mauvaise année
Rien ne vous oblige à réclamer votre déduction REER dans l’année où vous faites votre cotisation. Si vous prévoyez que vos revenus et votre taux d’imposition seront supérieurs dans le futur, vous pouvez reporter votre déduction et obtenir ainsi une plus grande économie d’impôt.

8.     « RAPper » et oublier
Le régime d’accession à la propriété (RAP) est un bel outil qui permet d’utiliser l’argent du REER pour acheter une première propriété. Cependant, si on se contente de rembourser son REER pendant les 15 années qui suivent, on perd 15 années de croissance composée à l’abri de l’impôt. Il est important de continuer à cotiser des sommes « neuves » chaque année.

9.     Dépenser son remboursement
Le « retour » d’impôt que vous recevez au printemps n’est pas un cadeau : c’est votre épargne qui vous est remise. Si vous voulez réellement le mettre à profit, réinvestissez-le immédiatement dans votre REER ou remboursez vos dettes.

10.  Oublier de changer son bénéficiaire
Si vous avez désigné un bénéficiaire pour votre REER, il est important que cette information soit toujours à jour afin d'éviter les mauvaises surprises à votre succession.

11.  Ne pas ajuster sa stratégie avec le temps
Lors du repli des marchés que nous avons vécu ces dernières années, plusieurs personnes ont vu leur REER perdre beaucoup de valeur au moment même où elles tombaient à la retraite. La notion de cycle de vie est importante dans une stratégie REER.

12.  Attendre la saison des REER
En février, les conseillers en sécurité financière travaillent 15 heures par jour... Optez plutôt pour des cotisations périodiques et rencontrez votre conseiller à un moment plus propice pour vous comme pour lui.

Cette liste est évidemment partielle, mais si l’une ou l’autre de ces erreurs s’applique à votre situation, peut-être serait-ce une bonne idée d’y réfléchir dès maintenant. Votre conseiller en sécurité financière est là pour ça !