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Se protéger des désastres, est-ce possible ?

Tremblements de terre, inondations, incendies de forêt... Il n'y a pas que les crises financières qui sont imprévisibles, il y a aussi les caprices de dame nature. Et eux aussi ont parfois des effets sur notre sécurité financière.

En ce début d'été, on ne peut qu'exprimer notre solidarité pour nos concitoyens de plusieurs régions qui ont vu leur printemps bousillé par des désastres naturels. Perdre ce qu'on a de plus cher dans les flammes ou sous les eaux est particulièrement pénible.

Après le tremblement de terre qui a frappé le Japon en mars, de tels drames soulèvent une importante question : est-il possible d'agir de façon préventive pour minimiser les effets des « catastrophes » sur notre situation financière ?

Le choc direct

C'est une quasi-certitude qu'un jour, une inondation, une tornade, un verglas, une panne d'électricité prolongée ou un autre « désastre » frapperont notre domicile... Voici quelques trucs pour en atténuer les conséquences.

Révisez votre assurance générale
Il faut toujours bien comprendre les clauses de sa police. Les désastres naturels sont-ils exclus ? C'est souvent le cas, surtout dans les régions à risque. Est-il possible d'ajouter une protection contre certains risques comme les tremblements de terre, les refoulements d'égout, etc. ?
Faites une liste de vos biens
Si la catastrophe détruit vos biens, votre priorité sera de les reconstituer. Établissez une liste, de préférence avec photos, que vous conserverez à l'extérieur de la maison. Vous pourrez l'utiliser lors d'éventuelles réclamations.
Faites une copie de vos papiers précieux
Conservez à l'extérieur de la maison une copie de vos extraits de naissance, permis, actes de vente, contrats d'hypothèque, dernières déclarations de revenus, preuves d'assurance et autres papiers précieux. Cela minimisera les formalités administratives.
Préparez un kit d'urgence
Ayez une petite boîte que vous pourrez emporter rapidement si vous êtes évacué. Mettez-y une copie de vos documents importants, une copie de vos prescriptions et les médicaments dont vous ou vos enfants avez besoin, un peu d'argent et une sauvegarde de vos fichiers informatiques.
Préparez une liste d'urgence
Un kit d'urgence vous semble exagéré ? Ayez au moins une liste des choses que vous voudrez emporter. Il sera plus facile de dresser cette liste maintenant qu'en pleine crise.
Ayez un fonds d'urgence
Ayez toujours en placements liquides l'équivalent de quelques mois de salaire. Si vous ne pouvez travailler un certain temps ou devez reloger votre famille, ce coussin sera précieux.

Loin des yeux, près du drame

Il arrive cependant que nous soyons touchés financièrement par un cataclysme sans en être victimes directement. C'est le cas lorsque les marchés réagissent à un événement comme l'explosion d'une plateforme pétrolière ou l'éruption d'un volcan. Si on y ajoute les crises politiques et les conflits armés, la question n'est pas de savoir si vos placements seront un jour touchés par une crise externe, mais quand.

À long terme, tout va bien
Les statistiques montrent que sur un grand nombre d'années, les marchés tendent toujours vers la croissance. Si votre horizon de placement est très long, la patience est donc la meilleure stratégie. Le problème, comme le disait le grand économiste John Maynard Keynes, c'est qu'à long terme, nous sommes tous morts - et qu'entre-temps, vous pourriez avoir besoin de vos sous. Voici donc quelques conseils tactiques.
Bien évaluer votre horizon
La clef est de bien définir à quel(s) moment(s) vous pourriez avoir besoin de votre argent. Vous ne voulez pas faire des décaissements - par exemple, au début de la retraite - au moment où la valeur de vos placements vient de chuter. Avec l'aide de votre conseiller en sécurité financière, donnez-vous un plan B : où allez-vous prendre votre argent si la crise survient précisément lorsque vous en avez besoin ?
Avoir des liquidités
Le meilleur moyen est de conserver une portion de vos placements dans des catégories d'actifs historiquement moins volatiles comme le marché monétaire ou les obligations. Vous pourrez y prélever ce dont vous avez besoin, le temps que vos autres placements aient récupéré.
Diversifiez votre risque
Attention, cependant : n'oubliez pas que chaque catégorie d'actif comporte son risque : le risque du capital pour les actions, le risque de crédit et de taux d'intérêt pour les obligations, le risque d'inflation pour les liquidités. Un portefeuille doit équilibrer ces risques.
Soyez discipliné
Votre capital sera moins sensible si vous maintenez votre discipline d'épargne dans toutes les circonstances. Un plan d'épargne en vertu duquel vous investissez un même montant chaque mois vous permettra d'acheter plus de parts lorsque les prix baissent et moins lorsqu'ils montent. Vous atténuerez ainsi la volatilité à long terme de votre portefeuille.

Et enfin, pourquoi ne pas constituer à même son portefeuille un petit fonds d'aide personnel qu'on utilisera pour soutenir les victimes ? Histoire de se rappeler que nos malheurs sont bien minimes par rapport à celui des gens qui ont tout perdu.