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Qui s'instruit s'enrichit

Ce début d’année scolaire vient rappeler aux parents que l’éducation a un prix, et que celui-ci augmente chaque année. Il vient aussi souligner toute l’importance d’un outil parfois négligé : le régime enregistré d’épargne-études (REEE).

Les REEE sont offerts au Canada depuis de très nombreuses années. Cependant, ils ont gagné singulièrement en intérêt depuis 1998, alors que le gouvernement les a assortis de la Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE), un « cadeau » pouvant représenter jusqu’à 400 $ par année. À preuve, le nombre de REEE a plus que doublé depuis le début de la décennie : il atteint maintenant 2,6 millions et les actifs accumulés totalisent près de 17 milliards $.

Même au Québec…
Si vous êtes résident du Québec, les chances que vous ayez un REEE sont plus faibles que si vous demeuriez dans une autre province. Le Québec ne compte que pour 15 % de tous les REEE ouverts au Canada, ce qui est inférieur à son poids démographique. La chose s’explique en partie par les frais de scolarité en vigueur au Québec pour les études postsecondaires : ceux-ci sont gelés depuis 1999 et, à 1 900 $ en moyenne, demeurent les plus bas au pays. En fait, ils sont inférieurs de 2 500 $ à la moyenne canadienne.

Mais les Québécois auraient tort de s’endormir sur cette réalité. Il ne faut pas oublier que les frais des études de premier cycle ont augmenté de 109 %, dans la province, depuis 1990. C’est sans compter les autres frais obligatoires, qui ont aussi augmenté de 50 %. Malgré le militantisme étudiant et la bonne volonté électorale des gouvernements, il est inévitable que de nouvelles hausses surviendront un jour. En outre, rien ne vous garantit que votre enfant fera ses études au Québec ! Selon les chiffres de Statistique Canada, quatre années d´études universitaires au Canada coûteront jusqu’à 67 000 $ d’ici 15 ans, en incluant le logement et l’alimentation.

Le REEE à la rescousse
Le régime d’épargne-études vous permet de faire face à ce choc en mettant de l’argent de côté dès maintenant et en le faisant croître à l’abri de l’impôt jusqu’à ce que l’enfant entame ses études postsecondaires.
  • Vos cotisations ne sont pas déductibles d’impôt, mais elles vous procurent un avantage inestimable : la SCEE, qui équivaut à 20 % de la cotisation annuelle, jusqu’à un maximum de 400 $ par année et un plafond de 7 200 $ pour la durée du régime.
  • À noter que ce « droit à subvention » vous est acquis, que vous l’utilisiez ou non à chaque année. Ainsi, si vous n’avez pas cotisé suffisamment pour obtenir la pleine subvention cette année, vous pourrez « récupérer » la différence grâce à une cotisation plus élevée l’an prochain. Le cas échéant, vous pourriez donc obtenir jusqu’à 800 $ de SCEE pour une même année, c’est-à-dire 20 % de la cotisation annuelle maximale de 4 000 $.
  • Selon votre tranche de revenus, vous pourriez aussi être admissible au Bon d’études canadien, qui est de 500 $ la première année et de 100 $ les années suivantes.
  • Enfin, vous pourriez aussi avoir droit à une majoration de la SCEE sur vos premiers 500 $ de cotisation annuelle.

Un REEE pour qui ?
De toute évidence, il n’existe pas de meilleur moyen de financer les études universitaires de ses enfants. En fait, de n’importe quel enfant. Dans un REEE dit individuel, en effet, vous pouvez désigner n’importe qui comme bénéficiaire : votre enfant, votre petit-enfant, votre neveu (à la limite, votre conjoint ou vous-même). Un REEE peut donc être un projet collectif : par exemple, les grands-parents, les parents et la marraine peuvent y verser chacun une petite somme par semaine pour maximiser la cotisation.

Les régimes dits familiaux sont plus restrictifs : vous devez être lié au bénéficiaire par le sang ou l’adoption. En revanche, ces régimes vous permettent, à terme, de répartir à votre gré les fruits du régime entre les bénéficiaires.

Le plus tôt sera le mieux
Le principe sous-jacent au REEE est le même que celui du REER : la croissance de votre capital à l’abri de l’impôt, année après année. En ce sens, l’ouverture d’un REEE devrait se situer au centre de votre stratégie financière, sitôt que les enfants ont fait leur apparition dans votre vie.

Avec un peu de discipline et de bons conseils, c’est une décision qui fera toute la différence dans 20 ou 25 ans.

Le REEE en bref
Cotisation maximale par année 4 000 $
Plafond de cotisation pour la durée du REEE 42 000 $
SCEE par année 20 % de la cotisation
SCEE maximale par année 400 $
- avec récupération du droit à subvention 800 $
Plafond de SCEE pour la durée du REEE 7 200 $
Fin des cotisations  
- régime familiale l'année du 21e anniversaire du bénéficiaire
- régime non familial la 22e année
Fermeture obligatoire du REEE la 26e année

 

Un site de référence
Agence du revenu du Canada :
www.cra-arc.gc.ca/F/pub/tg/rc4092/rc4092-f.html