Actualis



Comment avoir les fraudeurs à l’œil

Ils se cachent dans des recoins de nos vies où on les attend le moins.

Votre institution financière vous a-t-elle demandé récemment de remplacer votre carte de débit parce que sa sécurité pouvait être compromise ? La chose est de plus en plus fréquente et cela montre à la fois la vigilance dont les émetteurs de cartes doivent faire preuve et les moyens sophistiqués qu’ils utilisent désormais pour repérer les « cloneurs » et autres fraudeurs.

C’est que la fraude financière est devenue un phénomène à grande échelle, et que les technologies numériques l’ont rendue encore plus pernicieuse.

Menacés de partout ?

Sans devenir paranoïaque, il est important de savoir d’où peuvent venir les tentatives de fraude pour mieux les contrer. La responsabilité des institutions financières, en effet, demeure limitée et on peut avoir des surprises désagréables s’il s’avère que nous n’avons pas pris les précautions nécessaires.

Mais de quelles menaces parle-t-on au juste ? Essentiellement, de trois grands types de risques :

•   le vol des codes d’accès à des comptes bancaires
Des fraudeurs s’emparent de vos comptes, soit par Internet soit en clonant votre carte de débit, et ils s’en servent pour payer leurs propres transactions

•   le vol d’identité
On utilise vos coordonnées pour obtenir du crédit, souvent chez un commerçant, et c’est vous qui héritez de la facture

•   le piratage des appareils de télécommunication (ordinateurs, téléphones et autres)
On pénètre dans votre système et on l’utilise pour des fins frauduleuses ; dans le cas des systèmes téléphoniques, on prend le contrôle de vos lignes pour faire des interurbains – à vos frais

Est-ce si menaçant ?

Chacune de ces menaces peut paraître facile à prévenir, mais le défi se révèle plus grand lorsqu’on considère la multitude d’endroits et de gestes quotidiens où ils peuvent se manifester.

Quelques précautions

Nul ne saura jamais parfaitement à l’abri des filous, mais certaines précautions assez simples peuvent nous éviter le pire. En voici quelques-unes.

•   Portez attention à votre courrier
Les fraudeurs peuvent s’emparer de vos documents avant que vous ne les receviez. Si un compte ne vous parvient pas avec la régularité habituelle, contactez l’émetteur. Pensez aussi à remplacer votre boîte aux lettres par un modèle avec serrure.

•   Méfiez-vous de vos rebuts
Déchiquetez tout document qui porte votre nom, votre adresse et des renseignements personnels, en particulier des formulaires de demande de carte de crédit et vos anciennes cartes. Ne mettez pas vos renseignements personnels au recyclage.

•   Ne donnez pas vos renseignements à n’importe qui
Un commerçant n’a besoin que de votre argent. Il tient à avoir aussi votre adresse, votre code postal, voire votre numéro de permis de conduire ? Allez dépenser votre argent ailleurs.

•   Ne répondez à aucune demande par courriel
Votre institution financière ne vous demandera jamais de confirmer des renseignements par courriel. Jetez carrément tout courriel à cet effet, même s’il porte le bon logo et même si l’adresse, trichée, semble être légitime. C’est ce qu’on appelle de l’hameçonnage.

•   Changez vos codes d’accès
On se le fait répéter souvent, mais on a tellement de codes et de mots de passe qu’on désespère de tous les changer régulièrement. Faites-le au moins pour vos cartes. Les fraudeurs peuvent accéder à vos codes à distance, alors même que vous êtes au guichet automatique. Si votre code change souvent, vous leur compliquez la vie. En ce qui concerne vos codes Internet, envisagez des services sécurisés qui gèrent tous vos codes pour vous et vous évitent de les mémoriser et de les changer un à un.

•   Vérifiez votre dossier de crédit
Vous pouvez recevoir gratuitement une copie de votre dossier de crédit chaque année. Si des fraudeurs ont usurpé votre identité pour obtenir du crédit, vous pourrez les repérer. Voir l’article que nous avons déjà publié à ce sujet.

Le détournement d’actifs financiers

À ces risques quotidiens s’ajoute évidemment celui des fraudes financières où des épargnants voient l’argent qu’ils croyaient investir être détourné à d’autres fins. Assurez-vous que toute personne qui prétend vous offrir des recommandations est dûment reconnue par les autorités réglementaires, que son dossier est sans tache et qu’elle est associée à une institution de confiance.

Et finalement… non, aucun dignitaire nigérian ou ivoirien n’a besoin de faire transiter son argent  par votre compte de banque ! Sauf pour le vider, bien sûr.