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Combien coûte une maladie ?

Une étude vient de mettre un chiffre sur une réalité qu’on hésite parfois à reconnaître : à savoir que la maladie peut être une très, très dure épreuve financière.

Dans l’année suivant son diagnostic, une femme canadienne atteinte du cancer du sein subira, en moyenne, une perte de salaire de 27 %. Ce chiffre, pourtant élevé, montera à 40 % dans le cas des travailleuses autonomes ou à temps partiel. Pire encore : pour 10 % des personnes atteintes, le revenu diminuera des deux tiers. Et on ne parle que de salaire, sans même tenir compte des dépenses liées aux traitements !

C’est ce que révèle une étude effectuée par des épidémiologistes de l’Université Laval, qui a été publiée récemment dans le Journal of the National Cancer Institute. Bien qu’ils se soient limités au cancer du sein, les chercheurs estiment que des résultats équivalents seront sans doute obtenus pour d’autres formes de cancer. 

Ils précisent aussi que le coût de la maladie va en augmentant, puisqu’un nombre croissant de personnes reçoivent des traitements multiples : cela engendre plus d’absences au travail et plus de déplacements.

Plus certain que la loterie

Ces chiffres sont troublants en eux-mêmes. Ils le sont encore plus lorsqu’on les met en rapport avec des statistiques récentes de la Société canadienne du cancer. Selon l’organisme, pas moins d’un Canadien sur deux sera susceptible de souffrir d’un cancer en 2010. Mais déjà, les chiffres actuels sont inquiétants, comme le démontre le tableau suivant :

Probabilité à vie d’être atteint d’un cancer ou d’en mourir

 

Être atteint

En mourir

Hommes

44,5 %

28,5 %

Femmes

39,3 %

24,1 %

Source : Société nationale du cancer / Institut national du cancer du Canada,
Statistiques canadiennes sur le cancer 2008.

Pas besoin d’une calculatrice scientifique pour mettre les deux études en relation... Prenons le cas d’un travailleur autonome : sur l’ensemble de sa vie, cette personne a pratiquement une chance sur deux de vivre une année où ses revenus diminueront de près de la moitié (et peut-être plus) – au moment même où il devra faire face à d’importantes dépenses additionnelles pour ses traitements.

Malheureusement, très peu de personnes disposent d’un plan de sécurité financière pour faire face à cette éventualité.

La maladie : un risque comme un autre

Ce que de tels chiffres nous rappellent, c’est que la maladie est un risque financier important. Or, de la même façon qu’une stratégie de placement peut atténuer le risque d’investissement, une stratégie de sécurité financière, elle, peut circonscrire le risque lié à la santé. Une telle stratégie prévoira des outils pour suppléer aux revenus de la personne durant la période où elle ne pourra pas être active, ou encore assurera une somme forfaitaire advenant une maladie grave.

De plus, il ne faut pas oublier que le cancer, même s’il marque les esprits, n’est que l’une des nombreuses causes qui peuvent empêcher une personne d’occuper son emploi. Si on regarde les statistiques sur les coûts de santé au Canada, on constate que le cancer n’arrive qu’au troisième rang, derrière les maladies cardiovasculaires et les lésions musculo-squelettiques.

À propos, ce mal de dos… Toujours pas guéri ?

Assumer ses responsabilités

On sait à quel point la santé est un enjeu critique pour les sociétés occidentales. Au Canada seulement, les dépenses totales des provinces en matière de santé ont augmenté de 7,3 % par année au cours de la dernière décennie. En comparaison, les recettes totales des provinces, elles, n’ont crû que de 5,9 % par année. Joyeux casse-tête : les coûts du secteur de la santé grimpent plus vite que les revenus totaux des gouvernements.

Et c’est sans compter les pertes des entreprises. Le coût de la santé, en effet, ne se calcule pas seulement en soins et en ressources dédiées au traitement. Il inclut aussi la valeur de la production perdue en raison des maladies ou des blessures.

Tout cela donne un peu le vertige. Le risque est gigantesque, surtout avec une population vieillissante, et on ne peut pas s’attendre à ce que l’État et les employeurs l’assument entièrement pour nous.

Agir maintenant pour prendre en charge ce qui nous concerne directement, c’est, au fond, une question de responsabilité personnelle et sociale. Fort heureusement, il existe un nombre croissant de solutions, comme l’assurance maladie grave et l’assurance perte d’autonomie, qui permettent de prendre en charge cette responsabilité.