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2007 : au-delà des prévisions…

Chaque début d’année, les experts énoncent leurs prévisions quant à l’évolution future de l’économie et des marchés. Le problème, c’est qu’ils ne semblent jamais avoir acheté la même boule de cristal…

Il serait pratique de s’en remettre aveuglément aux prévisions des spécialistes pour établir son approche de placement des prochains mois. Malheureusement, l’économie et la finance ne sont pas des sciences exactes : il faut plutôt effectuer une analyse éclairée des différents points de vue, afin d’en arriver au scénario qui nous semblera le plus probable.

En outre, parfois, il peut être tout aussi utile d’étudier ce qui vient d’arriver à son portefeuille que d’essayer de prévoir l’avenir. Un tel exercice permet d’identifier des ajustements qui pourraient être requis quelles que soient les prévisions économiques – et il est assurément à l’ordre du jour en ce début d’année.

Un petit coup d’œil au rétroviseur ?

Dans quel état se trouve votre portefeuille ?
La bourse canadienne vient d’offrir aux investisseurs quatre années de rendements positifs, avec des performances allant de 14 % à 26 % par année. Or, cette croissance spectaculaire a des effets collatéraux : elle fait en sorte, pour plusieurs, d’augmenter sensiblement le poids qu’occupe désormais l’économie canadienne dans leur portefeuille. Et alors? Alors… ils ont de plus en plus d’œufs dans le même panier.

Un exemple éloquent
Un cas fictif permettra de prendre la mesure du phénomène. Imaginons que vous déteniez, le 1er janvier 2005, un portefeuille de 20 000 $ composé de 10 000 $ d’actions canadiennes et de 10 000 $ d’obligations canadiennes. Cette répartition moitié-moitié aura été établie en fonction de vos objectifs personnels. Pour les fins de la démonstration, supposons que vos rendements ont été les mêmes que ceux des indices de référence et que vous n’avez apporté, entre-temps, aucun ajustement à votre portefeuille : aujourd’hui, vos placements – félicitations – valent quelque 25 633 $, soit environ 14 555 $ en actions et environ 11 078 $ en obligations. Mais c’est aussi là tout le problème : votre portefeuille est désormais composé à 57 % d’actions et à 43 % d’obligations. Il s’est éloigné de la composition « idéale » qu’il avait il y a deux ans.

De plus en plus risqué
Le danger d’un portefeuille qui s’éloigne de sa distribution idéale, c’est que son risque et son potentiel s’éloignent aussi de ce qui convient à son propriétaire. Dans le cas d’un portefeuille surpondéré en titres canadiens, un risque additionnel se présente. Il suffit de jeter un coup d’œil au tableau ci-dessous pour s’en convaincre : on y constate que les 10 titres qui représentent le tiers de l’indice de la bourse canadienne viennent des trois mêmes secteurs : les services financiers, l’énergie et les matériaux. Ces trois secteurs sont fortement sur-représentés dans notre marché. En fait, ils représentent plus de 75 % de l’ensemble de l’indice, ce qui signifie que d’autres secteurs – comme la technologie, les produits pharmaceutiques et autres secteurs de pointe, sont, eux, nettement sous-représentés. En d’autres mots, c’est un panier bien petit pour y mettre de plus en plus d’œufs.

Indice S&P/TSX : 10 principaux titres  
Banque Royale du Canada 5,1%
Société Financière Manuvie 4,4%
Banque de Nouvelle-Écosse 3,7%
Banque Toronto-Dominion 3,6%
EnCana Corporation 3,1%
Suncor Energy Inc. 3,0%
Banque de Montréal 2,5%
Canadian Natural Resources Ltd. 2,4%
Banque Canadienne Impériale de Commerce 2,4%
Barrick Gold Corporation 2,2%
Total: 32,4%
Au 31 décembre 2006

L’importance des choix stratégiques
En matière d’investissement, il sera toujours important d’avoir un bon éclairage sur l’évolution possible de l’économie et des marchés. Cela permet de faire des choix tactiques – c’est-à-dire basés sur des prévisions de marché à court terme – plus judicieux. Cependant, il ne faut jamais oublier que le succès d’un portefeuille se mesure à long terme. Il doit donc reposer aussi sur de bons choix stratégiques… Et il n’y a pas de meilleur moment que le début de l’année pour s’assurer que sa stratégie est toujours bien en place.