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Quand les escrocs s’en prennent aux aînés

Une lettre qui promet une somme importante, un appel d’un prétendu inspecteur, un réparateur qui veut être payé à l’avance, un proche qui réclame de l’argent pour se sortir du pétrin... Pourquoi les personnes âgées sont-elles davantage ciblées par ce type d’abus financiers ?

Car elles le sont, on ne peut le nier :

Les aînés : Une cible de choix


Le Centre antifraude du Canada, en effet, reçoit environ une plainte pour 1 000 personnes chez les 30-50 ans, mais environ une plainte pour 500 personnes chez les 50 ans et plus. En fait, après 50 ans, le nombre de tentatives de fraudes devient disproportionné par rapport au poids relatif du groupe d’âge dans la population.

Pourquoi et comment

Pourquoi les aînés ? Peut-être parce que, au terme de leur vie active, ils sont plus susceptibles d’avoir épargné des sommes qui suscitent la convoitise. Peut-être aussi parce qu’ils peuvent devenir plus vulnérables s’ils sont sujets à des problèmes de santé ou des problèmes cognitifs, ou encore s’ils se retrouvent seuls.

Voici d’ailleurs quelques-unes des dernières tendances répertoriées par le Centre antifraude en matière d’abus financiers auprès des aînés. Ces stratagèmes vous disent-ils quelque chose ?

16 à 18 ans

L’arnaque de l’urgence
Le fraudeur convainc une personne âgée de lui donner de l’argent rapidement pour répondre à une urgence. Par exemple, il prétendra être l’ami d’un petit-fils, qui aurait eu un accident en voyage et qui aurait besoin d’argent pour payer les frais hospitaliers. Parfois, il s’agira même d’une personne de la famille.

16 à 18 ans

L’arnaque du prix gagné
La personne se fait dire au téléphone, par courrier ou par courriel qu’elle a remporté un prix. On lui demande de payer des frais initiaux pour récolter son prix qui, évidemment, ne lui sera jamais remis. Autre variante : on offre un investissement au rendement aussi mirobolant que parfaitement fictif.

16 à 18 ans

L’arnaque du faux inspecteur
L’escroc se fait passer pour un inspecteur qui veut coincer un employé de banque malhonnête. Son « enquête » requiert la collaboration du client : celui-ci est incité à faire un retrait de quelques milliers de dollars, puis à remettre l’argent à l’inspecteur pour lui permettre « d’examiner les numéros des billets ». Évidemment, la personne ne reverra jamais son argent. Certains fraudeurs se feront aussi passer pour des fonctionnaires responsables des pensions gouvernementales et demanderont des renseignements personnels pour éviter une interruption des versements.

Comment se protéger

Par chance, quelques réflexes peuvent protéger la personne visée des pièges les plus dangereux :

  • toujours se dire que « la vie ne fait pas de cadeau »… surtout quand ce cadeau arrive d’un inconnu ;
  • mettre en doute toute demande d’envoi urgent d’argent ;
  • mettre en doute toute demande de transfert de fonds ;
  • remonter à la source (la famille, la banque, l’entreprise) pour vérifier l’authenticité des dires ;
  • ne jamais divulguer à un inconnu des informations sensibles sur nous ou un proche ;
  • sur Internet, ne faire confiance qu’aux sites sécurisés (identifiés par « https » dans la barre d’adresse) de commerces reconnus ;
  • mettre au courant un proche de confiance sitôt qu’on est l’objet d’une démarche suspecte.

Un enjeu pour tous

Les fraudeurs rivalisent d’imagination pour nous faire croire qu’ils veulent notre bien. Et souvent, ils l’obtiennent. La Gendarmerie Royale du Canada estime que la fraude prive les Canadiens de 10 milliards de dollars chaque année – un chiffre impressionnant, mais qui demeure en deçà de la réalité, la plupart des fraudes n’étant pas dénoncées.

C’est pourquoi toute personne victime ou témoin d’abus financier pourrait avoir intérêt à le rapporter au Centre antifraude ou à la police. Chaque dénonciation accroît les chances de coincer les malfaiteurs et, au bout du compte, peut aider à protéger les plus vulnérables.