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Quelle catégorie d’actif est la plus performante ?

Les statistiques historiques révèlent que, malgré la volatilité des marchés, les actions ont tendance à offrir à l’investisseur un solide rendement à long terme. Surpassent-elles pour autant les autres catégories d’actif ?

Pour en avoir une idée générale, les professionnels de l’investissement ont l’habitude d’étudier des tableaux comme celui-ci. Comme on peut le voir, le diagramme positionne les principales catégories d’actif les unes par rapport aux autres, sur la base du rendement qu’elles ont offert au cours de chacune des dernières années.

 

Tableau constitué de pavés de différentes couleurs, chaque couleur correspondant à une catégorie d’actif spécifique. Les colonnes du tableau représentent les années 2007 à 2018. Dans chacune, les pavés sont disposés de haut en bas, selon le rendement de chaque catégorie d’actif correspondante : les catégories avec les meilleurs rendements de l’année se retrouvent vers le haut et celles avec les pires rendements, vers le bas. L’ensemble permet de voir que le classement relatif de chaque catégorie d’actif varie énormément d’une année à l’autre. Dans plusieurs cas, une catégorie qui occupe le haut du tableau un année donnée se retrouve dans le bas du tableau l’année suivante, et vice versa.

 

On peut tirer plusieurs observations de l’étude de ce tableau.

  • Il y a actions… et actions
    Première observation : lorsqu’on parle du « marché des actions », on se réfère en fait à une catégorie d’actif qui comporte plusieurs sous-catégories : actions canadiennes, actions américaines, actions des marchés émergents, etc. De même, on peut classer les actions selon qu’elles sont de grandes compagnies ou de compagnies de petite capitalisation. On peut aussi les regrouper selon les secteurs auxquels elles appartiennent : finance, technologie, services publics, consommation de base, et autres. Pour suivre le rendement des « actions », il peut donc être important de se référer aux indices qui correspondent spécifiquement à la catégorie d’actions (ou aux catégories d’actions) dont on parle. Par exemple, sur les 50 dernières années, la différence de rendement entre les actions canadiennes et les actions américaines est presque du simple au triple, en faveur des actions américaines.
  • Aucune catégorie d’actif ne bat systématiquement les autres, année après année
    Comme on peut le voir, aucune catégorie d’actif ne réussit à surclasser automatiquement les autres sur plusieurs années consécutives. Depuis 2007, les actions de pays émergents ont occupé le haut du pavé trois fois, les actions américaines, deux fois, les actions canadiennes, deux fois, les actions internationales, deux fois et les obligations gouvernementales, trois fois. Plus encore, en 2018, seules les obligations gouvernementales et de société ont offert des rendements positifs. En fait, si le graphique incluait les liquidités, c’est cette catégorie d’actif qui aurait été la plus performante l’année dernière.
  • Les premiers seront les derniers, et vice versa
    Le tableau permet de voir aussi que les catégories d’actif qui occupent la position de tête une année donnée chutent souvent dans le bas du classement l’année suivante. L’inverse est aussi vrai. La chose est particulièrement notable pour ce qui est des actions de marchés émergents. La chose s’expliquerait par le fait que chaque catégorie d’actif profite ou est touchée différemment par les divers cycles du marché.
  • L’équilibre pourrait bien être au milieu
    Si on intégrait au tableau une « catégorie des catégories », c’est-à-dire un portefeuille basé sur une répartition d’actif entre les différentes catégories, il est probable qu’il se positionnerait généralement vers le centre du tableau : il offrirait rarement le meilleur rendement du lot mais aussi rarement le pire rendement, puisqu’une partie du portefeuille serait composée d’actifs qui profitent fortement de la phase de marché en cours et une autre partie, d’actifs qui en profitent moins ou en souffrent. Les chiffres des deux dernières décennies montrent aussi qu’un portefeuille diversifié aurait tendance à récupérer ses pertes plus rapidement qu’un portefeuille composé seulement d’actions, après une chute prononcée des marchés.
  • Il vaut peut-être mieux avoir à peu près raison que parfaitement tort
    Comme les comportements des marchés sont difficiles à prévoir avec précision, une personne qui investirait massivement dans une seule catégorie d’actif risquerait d’avoir des rendements spectaculaires sur certaines périodes, mais très décevants sur d’autres périodes. C’est le choix de certains investisseurs dont le profil de risque se prête à cette approche. Un grand nombre préféreront cependant atténuer les fluctuations à court terme, quitte à sacrifier un peu de rendement à long terme.

Dernière observation : lorsqu’on choisit d’investir dans le marché des actions, par exemple par l’entremise de fonds communs de placement, l’histoire tend à montrer qu’il vaut mieux ne pas tenter de deviner quand entrer et sortir du marché. À titre d’exemple, une personne qui, après la crise de 2008, aurait été absente du marché durant seulement les 20 meilleurs jours de l’année 2009 se serait privée de plus de la moitié du rendement de l’indice S&P 500.

En conclusion, quelle catégorie d’actif est la plus performante ? La réponse : cela dépend de la période, de votre tolérance à la volatilité et de vos objectifs.

 

Les sources suivantes ont été utilisées dans la rédaction de cet article.

Accessible Investor, « Asset class returns (2018) ».
Charles Schab, « 7 investing principles ».
Fidelity, « Fidelity Freedom 2025 Fund ».
Gérez mieux votre argent, « Graphique interactif des placements ».
Visual Capitalist, « How Every Asset Class, Currency, and Sector Performed in 2018  », janvier 2019 ; « The Historical Returns by Asset Class Over the Last Decade », juillet 2015.