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L’outil financier de la rentrée : le REEE

Si vous avez des enfants à la petite école, vous venez probablement de vivre l’aventure de la rentrée, avec son lot de dépenses : vêtements, manuels, fournitures… Peut-être vous êtes-vous demandé ce qu’il en sera lorsqu’ils accéderont aux études postsecondaires ?

La représentation suivante fournit une idée de ce que pourrait exiger un programme de quatre ans d’études postsecondaires pour un étudiant qui ne vit plus chez ses parents, selon les différentes provinces. Les chiffres sont basés sur un calculateur qui tient compte des coûts actuels, d’une hausse annuelle des droits de scolarité de 4,5 % (qui est la moyenne des 10 dernières années) et d’une inflation de 2 %.

 

Carte géographique du Canada indiquant le coût de quatre années d’études universitaires dans les différentes provinces du pays, pour un étudiant ne résidant plus chez ses parents. Deux valeurs sont données pour chacune : l’une pour les coûts aujourd’hui et l’autre pour les coûts dans 18 ans. Les montants incluent des droits de scolarité, le logement et la nourriture, mais n’incluent pas les livres, les fournitures scolaires, le transport et les dépenses personnelles. On peut voir que l’Ontario est la province où il en coûtera le plus cher pour étudier dans 18 ans, avec près de 123 000 $ pour quatre années d’études, alors que Terre-Neuve-et-Labrador est celle où il en coûtera le moins cher, avec un peu plus de 52 000 $. Les autres provinces se situent entre ces deux extrêmes. À noter qu’outre l’Ontario, la Colombie-Britannique, la Saskatchewan et la Nouvelle-Écosse sont trois autres provinces où il devrait en coûter plus de 100 000 $.

 

Comme on peut le voir, accumuler ces sommes n’est pas une mince tâche, même pour des parents à revenus élevés. C’est donc ici que le régime enregistré d’épargne-études (REEE) entre en jeu.

En un coup d’œil

Le REEE est un régime à impôts reportés, comme le régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Tout l’argent que vous y cotisez croît à l’abri de l’impôt jusqu’au moment où il sera retiré pour subvenir aux besoins de votre enfant durant ses études postsecondaires. Le capital sera alors remis au cotisant en franchise d’impôt, et le revenu imposable sera attribué à l’étudiant, qui aura probablement un taux d’imposition minime à ce moment de sa vie.

À la différence du REER, une cotisation REEE n’est pas déductible du revenu. En revanche, elle donne droit à des subventions qui peuvent représenter un minimum de 20 % de la somme cotisée chaque année, voire davantage selon les provinces. Il n’y a pas de plafond de cotisation annuel mais, sur la durée de vie du régime, on peut cotiser jusqu’à 50 000 $ à un REEE, et les subventions peuvent atteindre un total de 7 200 $ et davantage dans certaines provinces.

Un REEE peut être individuel (au nom d’un seul enfant) ou familial. Enfin, le droit de cotiser ne se limite pas aux parents : il n’est pas rare, par exemple, que les grands-parents, ou encore un parrain ou une marraine, mettent la main à la pâte. L’admissibilité dépend du type de REEE.

Comment fonctionnent les subventions

La principale subvention est la Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE). Celle-ci comporte deux volets : la SCEE de base, de 20 % du montant cotisé sans égard au revenu familial, et la SCEE supplémentaire, qui peut ajouter de 10 % à 20 % si le revenu familial est inférieur à 95 259 $ en 2019. Cependant, le montant maximal des subventions sur la vie du régime demeure de 7 200 $ dans tous les cas. À noter que les familles à faible revenu ont également droit au Bon d’études canadien, qui peut atteindre 2 000 $.

Au Québec, l’Incitatif québécois pour l’épargne-études vient ajouter 10 % du montant cotisé, jusqu’à un maximum de 3 600 $ sur la vie du régime. En Colombie-Britannique, la Subvention pour l’épargne-études et l’épargne-formation offre une aide additionnelle pouvant atteindre 1 200 $.

Au-delà des subventions

Il pourrait être tentant de miser principalement sur les subventions pour constituer un REEE.

Cependant, comme l’illustre le graphique suivant, cette stratégie pourrait s’avérer insuffisante. On suppose ici que les parents ont cotisé 2 500 $ par année, ce qui leur a permis de maximiser la SCEE, et obtenu un rendement annuel moyen de 4 %. Dès sa troisième année d’études dans une université ontarienne, leur enfant sera à court d’argent : sur quatre ans, son manque à gagner sera de 40 000 $. Des cotisations annuelles plus élevées pourraient atténuer celui-ci.

 

Graphique à colonnes illustrant la croissance de l’épargne dans un REEE, à raison d’une cotisation de 2 500 $ par année, ce qui est un montant suffisant pour maximiser la Subvention canadienne pour l’épargne-études. Le calcul est fait pour un étudiant ontarien et il tient compte d’un rendement hypothétique moyen de 4 % par année. La progression des courbes permet de constater une accumulation de capital de plus de 60 000 $. Cependant, compte tenu du coût des études, on constate un manque à gagner dès la troisième année d’études : il n’y a plus assez d’argent pour financer les années d’études restantes.

 

En résumé

En résumé, le REEE peut s’avérer un outil avantageux pour plusieurs raisons :

  • presque toute personne proche de l’enfant peut cotiser ;
  • la croissance se fait à l’abri de l’impôt ;
  • les subventions peuvent atteindre 7 200 $, voire davantage ;
  • on peut effectuer des cotisations de rattrapage ;
  • au retrait, les revenus sont imposés entre les mains de l’enfant.

Le REEE comporte toutefois de nombreuses règles, dont on peut en avoir un aperçu sur ce site du gouvernement du Canada. C’est pourquoi il est recommandé de recourir à des conseils professionnels pour éclairer ses choix.

 

Les sources suivantes ont été utilisées dans la rédaction de cet article.

Gérez mieux votre argent, « Épargne REEE ».
Gouvernement de la Colombie-Britannique, « British Columbia Training & Education Savings Grant Information ».
Gouvernement du Canada, « Régime enregistré d'épargne-études (REEE) » ; « Programmes canadiens d’épargne-études (PCEE) ».
Revenu Québec, « Incitatif québécois à l’épargne-études ».