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Quand la maladie s’en prend à notre bas de laine

On s’en doutait un peu, c’est maintenant confirmé : dans une étude publiée en 2016, Statistique Canada démontre que même si vous n’êtes jamais victime d’une maladie grave, vous ne serez pas pour autant à l’abri de ses conséquences financières.

Comment est-ce possible ?

La maladie, c'est grave


Comme on peut le voir, lorsqu’une personne développe un cancer, le ménage voit son revenu chuter rapidement et considérablement. Et après cinq ans, le ménage est encore loin de son revenu initial.

C’est qu’une maladie grave frappe à la fois les revenus de la personne et ceux du conjoint : la première prendra généralement un long congé, alors que l’autre s’absentera aussi du travail, souvent, pour être à ses côtés. À noter que lorsque le conjoint a un cancer, le revenu du couple chute encore plus sévèrement que lorsque la conjointe est malade.

Des plans à l’eau

Bien qu’universel, notre système de santé ne couvre pas tous les frais liés à la maladie. Peuvent donc s’ajouter à la perte de revenu des déboursés pour des médicaments non couverts ou des soins de professionnels de la santé complémentaires comme un physiothérapeute, un massothérapeute, un nutritionniste, etc. Des dépenses peuvent aussi s’avérer nécessaires pour adapter la maison ou obtenir des soins et services à domicile pendant la convalescence.

Selon une autre étude, le cancer pourrait ainsi entraîner des pertes de quelque 19 000 $ par an pour un couple. Un tel montant signifie que plusieurs projets financiers peuvent être menacés, notamment celui d’épargner pour la retraite et les études des enfants.

Où trouver l’argent

Alors, comment joindre les deux bouts ? Voici un survol des principales sources de revenus sur lesquelles un couple peut compter dans cette situation.

  • La prestation spéciale de l’assurance emploi
    Cette mesure gouvernementale offre 55% du salaire jusqu’à un maximum de 543 $ par semaine en 2017. Elle n’est valide que 15 semaines, alors que l’arrêt de travail dans le cas d’un cancer est souvent d’un an.
  • L’épargne personnelle
    Il est possible d’utiliser son CELI comme fonds d’urgence, et même de retirer des sommes de son REER. Cette dernière stratégie a cependant deux défauts : d’abord, un retrait d’un REER avant la retraite a des conséquences fiscales immédiates ; ensuite, vider son REER diminue ses chances d’avoir un niveau de vie adéquat à la retraite.
  • Les emprunts
    Si les épargnes ne suffisent pas, le couple pourrait devoir emprunter, la marge de crédit s’avérant souvent le choix le moins coûteux. Dans le cas d’une marge de crédit hypothécaire, l’institution financière pourrait accorder une marge équivalant au maximum à 80 % de la valeur de la propriété. Mais elle pourrait aussi évaluer la capacité du demandeur à la rembourser.
  • Le sociofinancement
    En dernier recours, des sites spécialisés permettent de faire campagne auprès des internautes. Il faut cependant être à l’aise de parler publiquement de sa maladie et de demander l’aide d’inconnus.

S’en sortir sans s’appauvrir

Hélas, presque toutes ces stratégies auront un sérieux inconvénient si vous devez les envisager un jour : elles vous appauvriront. Reste donc une approche qui pourrait, si elle est adoptée à l’avance, vous permettre de vous en sortir financièrement : l’assurance. Plusieurs solutions sont disponibles.

  • L’assurance invalidité
    Aussi appelée assurance salaire, l’assurance invalidité prévoit le versement de prestations dans le cas d’une incapacité de travailler.
  • L’assurance maladie grave
    Cette assurance prévoit le versement d’une somme forfaitaire si le demandeur reçoit un diagnostic d’une maladie grave courante telle que l’Alzheimer, le Parkinson ou le cancer. Ce type d’assurance peut couvrir jusqu’à 25 conditions médicales.
  • L’assurance vie
    Dans le cas d’un cancer en phase terminale, la compagnie d’assurance acceptera généralement de vous verser une avance sur votre montant d’assurance vie. Les conditions varient d’une compagnie à l’autre.
  • L’assurance vie avec option santé
    Ce produit combine une assurance vie en cas de décès et une protection en cas de maladie grave, selon la première éventualité.

Bref, il semble bien que le vieil adage s’applique autant en matière de finances personnelles qu’en matière de santé : mieux vaut prévenir que guérir.

 

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Les sources suivantes ont été utilisées dans la rédaction de cet article.

Statistique Canada, « Santé et travail dans la famille : les données probantes liées au diagnostic de cancer d’un conjoint », 22 juillet 2016.
Finance et investissement, « Cancer : savoir chiffrer l’impact réel », 28 septembre 2016.
Finance et investissement, « Un diagnostic de cancer peut avoir un impact financier important », 28 juillet 2016.
GetSmarterAboutMoney.ca, « Critical illness insurance basics »
La Presse, « Lutter contre le cancer… et l’endettement », 26 novembre 2014.
Radio-Canada, « Être malade plus longtemps que ne le prévoit l’assurance-emploi », 5 septembre 2016.
Gouvernement du Canada, « Prestations spéciales de l’assurance-emploi pour les travailleurs autonomes ».
Actualis, « Et si vous arrêtiez de travailler dès demain ? », mai 2015.
GetSmarterAboutMoney.ca, « What’s the best way to replace my income? ».
Option Consommateurs, « Lumière sur le financement hypothécaire ».
Bel Âge, « La marge de crédit hypothécaire », 24 octobre 2013.
Radio-Canada, « Le sociofinancement au secours des malades », 22 octobre 2015.
Actualis, « Bon pour la santé. Bon pour la vie. », septembre 2014.