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Du mordant dans votre portefeuille

Vous voulez améliorer vos rendements en 2010 ? Achetez-vous un chien.

S’acheter un chien pour renforcer son portefeuille ? Ça pourrait être moins fou qu’il n’y paraît… du moins selon une théorie de l’investissement énoncée en 1991 par l’économiste Michael Higgins. Cette thèse célèbre porte le nom de « Dogs of the Dow ».

Drôles de chiens

Évidemment, on ne parle pas de vrais chiens, mais bien des « dogs » de l’indice industriel Dow Jones, c’est-à-dire, selon l’expression anglaise, des titres qui ont offert les moins bonnes performances au cours de la dernière année. Le dernier jour de l’année, vous étudiez les 30 titres qui composent l’indice. Vous identifiez les 10 titres qui offrent les rendements en dividendes les plus élevés, ce qui signifie généralement que leur valeur a beaucoup chuté. Et… vous investissez ensuite des montants égaux dans chacun de ces 10 titres. Bref, vous mettez votre argent dans les 10 chiens du Dow Jones.

Ensuite ?

Parce que le Dow Jones est composé de très grandes entreprises industrielles, ces 10 titres courent très peu de risque de perdre toute leur valeur. Selon la théorie, c’est plutôt le contraire : leur valeur augmente de façon notable au cours des 12 mois suivants. Et, devinez quoi ? À la fin de l’année, vous vendez ces titres (qui se sont appréciés) et vous achetez les 10 nouveaux « dogs » de l’année.

Est-ce que ça marche ? Voyez par vous-même : depuis 1973, les Dogs of the Dow ont offert un rendement annuel moyen de 17,7 %, comparativement à 11,9 % pour l’indice. Et les « Small Dogs » – les cinq pires parmi les 10 – ont fait encore mieux, avec un rendement moyen de 20,9 %. En 2006, les Dogs ont même produit un rendement de 30,3 %, contre 19,1 % pour l’indice.1

Braves chiens
Les 10 titres de l’indice DowJones qui constituent les « Dogs of the Dow » pour 20101
Ces titres sont ceux qui offraient le plus haut rendement en dividendes au 31 décembre dernier.
AT&TChevron
VerizonMcDonald's
DuPontPfizer
KraftHome Depot
Merck Boeing

Mais attention…

Il faut évidemment se garder d’appliquer cette théorie aveuglément. Par exemple, à la fin de 1999, le titre de Philip Morris s’est retrouvé parmi les Dogs… et a néanmoins perdu 24 % de sa valeur les mois suivants. La même année, Laidlaw, qui apparaissait parmi les Dogs de l’indice TSX, a littéralement glissé vers la faillite. En outre, les sociétés en difficulté peuvent couper leurs dividendes, privant le titre d’un rendement appréciable. En fait, au cours des deux dernières années, les Dogs ont offert des rendements moindres que ceux de l’indice.1

Morale de l’histoire : il n’y a pas de recette magique pour s’enrichir à la Bourse. Cela dit, il y a dans la théorie des Dogs des éléments intéressants – notamment le principe d’acheter à bon prix lorsque la valeur d’un placement a baissé.


1 Source: www.dogsofthedow.com