Actualis



Les douceurs de la récession

Une récession a parfois de drôles d’effets sur le comportement des consommateurs.

Il semble bien que nous n'ayons pas encore tout dit sur la récession dans laquelle nous sommes plongés. Aviez-vous entendu parler de l’indice « rouge à lèvres » ? Étudiez le tableau suivant, et voyez si vous y reconnaissez une tendance.


Les temps sont durs… Gâtons-nous.

La tendance, c’est celle de l’indice « rouge à lèvres », un phénomène observé dès la Grande Dépression et qui se répète lors de chaque ralentissement économique. En simple, le phénomène est le suivant : plus les temps sont durs, plus les consommateurs ont tendance à se payer des petits luxes – cosmétiques, rouges à lèvres, crèmes glacées… Curieux ? Pas tant que ça. Car il y a luxe et luxe. Ce ne sont pas les grandes marques, en effet, qui profitent de l’indice « rouge à lèvres », mais les marques maisons et à rabais. Bref, on se gâte… mais pour pas cher.

De l’indice « rouge à lèvres » à l’effet « latte »

La contrepartie de ce phénomène s’observe d’ailleurs dans les ventes des véritables produits de luxe. Un exemple : ces petits cafés qu’on ramasse le matin avant de passer au bureau. À 4 $ le latte grande, nombre de clients de chaînes de restauration rapide découvrent que leur injection matinale de caféine leur coûte plus cher au litre que l’essence qu’ils mettent dans leur SUV ! D’ailleurs, la chaîne Starbucks est devenue elle-même le symbole de cet effet « latte », elle qui annonçait la fermeture de plus de 600 points de vente l’été dernier.

De la même façon, les profits de grands fabricants de cosmétiques sont actuellement en baisse, mais pas ceux de fabricants de cosmétiques à bon prix… Bref, quand l’effet « latte » se conjugue à l’indice « rouge à lèvres », on peut être sûr d’une chose : on n’est pas encore sorti de la récession !