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Chère, l’essence ?

Au rythme où augmente le coût de l’essence depuis quelques années, plusieurs automobilistes commencent à se demander où s’arrêtera le prix à la pompe… Un coup d’œil sur la situation qui prévaut ailleurs dans le monde permet de mettre les choses en perspective.

Scénario classique : vous faites le plein, réalisez que celui-ci vous coûte encore plus cher que le précédent et avez soudain l’impression que votre essence est la plus chère au monde. Vrai ou faux ?

Raffiner sa compréhension

Rappelons d’abord que le prix du brut compte pour près de la moitié de notre facture d’essence à la station-service. Il est fixé sur le marché international et est influencé par le niveau des stocks, la demande mondiale, les guerres, les grèves, le climat, et d’autres facteurs plus ou moins aléatoires auxquels il faut ajouter les coûts de raffinerie, de transport et de marketing. Mélangez avec un peu de taxes gouvernementales et une gestion parfois régionale des tarifs par les sociétés pétrolières… et vous obtenez le prix de votre litre d’essence.

Ce que ça donne au Canada…

Le tableau suivant fournit un portrait récent de la situation dans différentes villes canadiennes. Comme on peut le voir, les prix varient beaucoup d’un endroit à l’autre. Vous vivez à Montréal ? Consolez-vous, il y aussi Yellowknife… Mais ce n’est encore rien si on compare avec d’autres endroits dans le monde.


Source : Ressources naturelles Canada, janvier 2012

… et ailleurs

En fait, à une extrémité du spectre, on retrouve de grands pays producteurs comme l’Iran (10 cents le litre…) et le Venezuela (2 cents !), qui font profiter leurs citoyens de leur richesse collective en conservant les prix du carburant au plus bas. Rappelons cependant que les salaires moyens dans ces pays sont respectivement de 11 882 $ et 12 048 $ par année.

Et à l’autre bout du spectre : l’Europe, avec des pays comme le Danemark et les Pays-Bas qui, bien que producteurs de pétrole, ont récemment affiché des prix avoisinant les 2,60 $ le litre ! Comme le démontre le graphique suivant, les gouvernements européens voient aussi un levier fiscal intéressant dans l’essence, et ils l’exercent lourdement.


Source : The Atlantic

Bref, les beaux jours du litre à un dollar appartiennent au passé et l’ère du litre à plus de 1,50 $ est peut-être à nos portes... Mais on peut se consoler à l’idée que, non, l’essence canadienne n’est pas la plus chère au monde !