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Conciliation travail-famille : où en sommes-nous ?

Enfin les vacances ! Maillots, lunettes fumées, crème solaire… et BlackBerry. Au fait, où en sommes-nous avec la conciliation travail-famille ?
              
Un sondage réalisé l’année dernière révèle que pas moins de  81 % des Canadiens tentent toujours désespérément de trouver un juste équilibre entre leur travail et leur vie personnelle.* Pas rassurant… Plus encore : cet équilibre constitue désormais un critère plus important que le salaire dans le choix d'un nouvel emploi.

Avons-nous progressé ?

La recherche d’un équilibre entre les obligations professionnelles et les devoirs familiaux est un enjeu important depuis le début des années 1980. Le phénomène s’explique en grande partie par trois facteurs : la présence accrue des femmes sur le marché de l’emploi, l'éclatement du modèle familial traditionnel et le désir des pères de s'impliquer davantage dans l’éducation des enfants. À tel point que la famille constitue désormais la valeur la plus importante pour 54 % des Canadiens, toutes catégories d’âge confondues, alors que le travail ne l'est que pour 10 % d'entre eux…

Malheureusement, même 25 ans après l’apparition de l’enjeu, il semble que bien peu de gens soient satisfaits de ce que le marché du travail leur offre à cet égard : seulement 27 % des Canadiens sont convaincus qu'il est possible d'atteindre un bon équilibre entre travail et vie personnelle. Et à peine 29 % croient que leur employeur se préoccupe réellement de cet équilibre ! *

Et pourtant…

Pourtant – regardons encore quelques chiffres – une enquête de la firme Watson Wyatt révélait, il y a trois ans, que l’équilibre travail-famille était l’une des principales préoccupations pour près de la moitié (42 %) des entreprises canadiennes.

Mais alors, comment expliquer cette insatisfaction des employés ?
           
Une réalité complexe

Une partie du problème tient au fait que les lois et l’organisation du travail évoluent plus lentement que les mentalités. Entre autres, elles reposent souvent sur le présupposé qu'une « autre » personne que le travailleur prend soin de la famille, des tâches domestiques, des devoirs… Ce qui n’est évidemment pas le cas lorsque les deux conjoints travaillent.
           
Pour ne rien arranger, la concurrence et la nécessité de rentabiliser le capital investi obligent de nombreuses entreprises à allonger leurs horaires de production ou leurs heures d'ouverture. Bref, alors que tous voudraient un peu de mou dans l’élastique, celui-ci se tend davantage.

Vers une vie plus harmonieuse

À l’heure actuelle, les efforts des entreprises se déploient sur trois principaux plans :

  • une plus grande souplesse dans le temps de travail : horaire flexible, travail à temps partiel, travail à domicile, semaine comprimée, banque d'heures de vacances additionnelles, congés sabbatiques, et autres ;
  • l’offre de certaines facilités aux employés : aide ménagère, services spécialisés en milieu de travail (comme la présence d’un traiteur, la pose des pneus d’hiver, le nettoyage à sec des vêtements, la recherche d’un nouveau logement, la prise de rendez-vous chez le médecin…), et autres ;
  • un accès facilité à un service de garde, y compris en milieu de travail.

Agir maintenant

Il faut espérer que ces efforts finiront par porter fruit. Car, à défaut, une entreprise peut facilement se retrouver avec du personnel moins concentré et démotivé, ce qui entraînera une baisse de la productivité et un plus grand roulement de la main-d’œuvre. Et ce n’est guère mieux pour l’individu. S’il n’arrive pas à concilier les deux mondes, les effets négatifs peuvent être légion : fatigue, stress, dépression, dégradation de la vie conjugale…
           
Ultimement, cet enjeu touche donc directement la sécurité financière de la famille. Les employeurs et les gouvernements, certes, ont une responsabilité. Mais c’est aussi à chacun de nous de se prémunir contre les conséquences d’une mauvaise conciliation travail-famille. Plusieurs seront amenés à faire des choix importants : par exemple, réduire leur semaine de travail ou opter pour le travail autonome. Cela créera une toute nouvelle situation, qu’un expert en épargne et en sécurité financière peut aider à bien contrôler.

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* D'après une étude réalisée pour le compte de Desjardins Sécurité financière en mars 2007.

Pour en savoir davantage
Le gouvernement du Canada offre un site complet sur la conciliation travail famille (http://www.rhdsc.gc.ca/fr/pt/psait/ctv/10experience_lecons.shtml ). On y trouve des conseils, des exemples de projets et plus encore.

Inspirant
Pas facile d’établir un palmarès mondial de la conciliation travail-famille : l’enjeu prend différentes formes selon les pays. En revanche, plusieurs initiatives sont inspirantes.

  • En Suède, les parents ont le congé parental le plus généreux au monde : 16 mois, dont deux réservés obligatoirement à chaque parent.
  • En Angleterre, les travailleurs peuvent avoir un horaire flexible s'ils ont des enfants de moins de six ans ou s'ils ont un enfant handicapé de moins de 18 ans.
  • En France, la durée légale de la semaine de travail est passée de 39 heures à 35 heures.
  • En Irlande, le gouvernement a adopté le Programme for Prosperity and Fairness pour sensibiliser les employeurs aux politiques favorisant la famille.
  • Au Danemark, les familles reçoivent une aide ménagère gratuite lorsque la personne qui s’occupe des enfants est malade.