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Marchés boursiers : où en sommes-nous ?

Le dernier été fut orageux pour les placements boursiers. Sommes-nous sortis de la tempête ?


Fin juillet, alors que tout le monde avait les pieds dans le sable, les marchés boursiers ont entamé un genre de descente auquel nous n'étions plus habitués. Le S&P/TSX a perdu à lui seul près de 2 000 points en quelques semaines, lui qui avait frôlé les 14 700 points. Cela signifie qu'un portefeuille de 10 000 $ aligné sur l'indice s'est rapidement dégarni d'environ 1 300 $... Ouch ! Certains investisseurs ont pris panique. Comme toujours, c'était la pire chose à faire.

Le calme après ou avant la tempête ?

Ce que nous avons vécu cet été s'appelle une correction boursière, c'est-à-dire une chute de plus de 10 % des indices boursiers. Certaines corrections sont sévères et durent longtemps. Après l'éclatement de la bulle des technos, en 2001, les marchés ont affiché deux années de rendement négatif ! Par comparaison, la correction récente a l'air bien peu méchante : au moment où ces lignes sont écrites, l'indice canadien est repassé au-dessus des 14 000 points. Et si on regarde sa progression depuis le début de l'année, on constate que le portefeuille précité a quand même enregistré environ 8 % de rendement en 2007.

Le problème, c'est que le portrait peut changer de nouveau.

Les causes demeurent

Si les marchés ont trébuché, c'est parce que les grands investisseurs ont réagi à la situation dramatique du crédit aux États-Unis. La mode des prêts hypothécaires à haut risque, qu'avait d'ailleurs dénoncée le patron de la banque centrale américaine, Alan Greenspan (voir En bref pour une présentation de son récent livre), a fragilisé de grandes institutions financières et l'ensemble de l'économie américaine. On s'est mis à craindre une récession.

Le nouveau patron de la Federal Reserve ayant rabaissé ses taux, les investisseurs ont repris leur souffle et les marchés se sont ressaisis. Mais il ne faut pas croire que nous sommes sortis de l'auberge. Les causes de la situation demeurent, en bonne partie, dans le paysage. La crise du crédit n'a pas fini d'affecter les banques américaines, la confiance des consommateurs est au plus bas et on nourrit des craintes quant aux prochains résultats financiers des entreprises. Il est encore possible que les marchés rebondissent fortement, mais il est plus probable qu'ils demeurent plutôt stationnaires, voire qu'ils soient carrément entraînés par une récession américaine.

Que faire ?

Lequel des scénarios se réalisera? Bien malin qui pourrait le dire. Mais gérer ses placements, c’est justement tenir compte d’une variété de scénarios en évitant de tout miser sur un seul. À cet égard, voici trois grandes questions dont nous pourrions discuter lors de notre prochaine rencontre :

  • Horizon, objectifs et tolérance au risque
    Tout portefeuille de placement est sujet à la volatilité : il peut prendre de la valeur comme en perdre. Cela peut être un problème si on a besoin de son argent à court terme. Mais si on épargne à long terme, par exemple pour sa retraite, on peut tolérer plus facilement la volatilité puisque les marchés ont plus d’années pour se rétablir, comme le montrent les graphiques ci-dessous. Il est donc essentiel de bien définir ses objectifs, son horizon de placement et sa tolérance au risque.

    Actualite Graph
    (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
  • La diversification
    Les investisseurs qui ont un portefeuille équilibré ont été moins affectés par la récente correction, puisque la crise a suscité une ruée vers les titres obligataires de qualité. Un portefeuille dont l’actif est bien réparti entre les classes d’actifs et entre différents placements résiste mieux à la volatilité.

  • Le rééquilibrage du portefeuille
    Parce que les différents types de placement ne progressent pas symétriquement (surtout en période de volatilité), tout portefeuille finit par s’éloigner de sa répartition d’actif idéale, celle qui correspond au profil de l’investisseur. Il est important, périodiquement, de le ramener sur la cible.

Comme on peut le voir, la correction de l’été n’a pas vraiment de quoi faire perdre le sommeil. Mais ce n’est pas non plus une raison pour s’endormir sur sa stratégie de placement... Il importe de faire le point au moment opportun, d’en discuter et de l’ajuster au besoin.